Les fluides géothermiques sont composés d’eau et de gaz à haute température, et circulent dans les profondeurs de la Terre, transportant des éléments chimiques qui peuvent dans certaines conditions précipiter et se déposer sous forme de gisements minéraux.
L’étude des fluides dans les systèmes géothermiques est un enjeu sociétal et scientifique de première importance. Ces systèmes sont une source d’énergie propre (production d’électricité, chauffage de bâtiments, pisciculture, etc.) et présentent un fort intérêt récréatif et touristique (stations thermales). Les fluides géothermiques actuels sont également l’analogue moderne des fluides ayant contribué à la genèse de dépôts économiques de métaux, comme ceux de l’Abitibi il y a ~2,5 milliards d’années.
Daniele Pinti, chercheur au Geotop, regroupement stratégique du FRQNT, et professeur au département des sciences de la Terre et de l’atmosphère de l’UQAM, dirige le laboratoire des gaz rares à Montréal. Son équipe est impliquée depuis une dizaine d’années dans l’étude de l’origine des fluides géothermiques à de nombreux sites à travers le monde (voir la carte). Ces études se basent sur l’utilisation des gaz rares, des éléments gazeux chimiquement inertes présents dans les fluides géothermiques. L’étude de la composition isotopique de ces gaz permet d’identifier la source des fluides (eau provenant des précipitations, dite météorique, eau magmatique, etc.). Parmi ses plus importantes contributions, l’équipe du Pr Pinti a démontré que les réservoirs géothermiques, jusqu’ici considérés comme étant composés majoritairement d’eau météorique, contiennent une portion non négligeable d’eau fossile. Cette découverte remet en question l’énergie géothermique comme source d’énergie « renouvelable ».