Florent Barbecot
Jean-François Hélie
Janie Masse-Dufresne
André Poirier
Étudiant·e·s impliqué·e·s:
Cécile Carton
Donovan Despeaux
Antoine Picard
Les populations de plusieurs pays du Sud souffrent de problèmes majeurs d’accès à l’eau potable. Dans le contexte des changements climatiques actuels, ces problèmes sont appelés à s’intensifier. De plus, le Pacifique Sud est l’une des régions les plus touchées par les événements extrêmes tels que les cyclones et les inondations. En plus de détruire les installations d'approvisionnement en eau, ces événements entraînent le ruissellement des eaux usées. Une grande partie des eaux de surface, largement utilisées pour l’alimentation des populations, est ainsi exposée à la contamination bactérienne provenant des déchets animaux et humains.
À l’UQAM, la formation dans le domaine des ressources en eau est reconnue comme l’une des plus complètes. Avec le projet Urgence Eau, des chercheurs·seuses et des étudiant·e·s de l’UQAM désirent bonifier cette formation en incluant des missions terrain axées sur la gestion de cette ressource dans des contextes où l’accessibilité et la disponibilité de la ressources en eau est critique. En collaboration avec les autorités locales, les étudiant·e·s pourront documenter les ressources en eau et contribuer à en améliorer l’accès et la préservation pour les générations futures.
Pour ce faire, des missions scientifiques ciblées dans des pays ou régions où l’accessibilité de la ressource est critique seront menés. L’objectif de ces missions est d’accompagner les autorités et populations locales dans l’acquisition de savoirs et de compétences hydrogéologiques afin qu’elles puissent gérer elles-mêmes leurs ressources en eau. Le projet vise également à élaborer des méthodes et des stratégies adaptées aux conditions et à la culture locales afin d’évaluer les ressources en eau, notamment leur qualité, et d’assurer leur durabilité.
Une première mission a eu lieu au Vanuatu, un petit archipel du Pacifique Sud classé le plus à risques au monde en termes de catastrophes naturelles. Le Vanuatu supporte 300 000 habitants répartis sur plus de 80 îles. Cette nation est connue pour être une des plus vulnérables par cumul de risques naturels : volcanisme actif, séismes, tsunamis, cyclones… L’accès à l’eau y est difficile et incertain. Par exemple, sur l’île volcanique d’Ambae, les sols volcaniques sont si perméables que l'eau de pluie s’infiltre très rapidement sous terre et qu’il n'y a aucune rivière permanente sur l'île. Accès privilégié aux eaux souterraines, les puits anciens, peu profonds et près de la côte, sont contaminés par l’eau de mer. L’augmentation du niveau du Pacifique et les tempêtes de plus en plus intenses contribuent à cette dégradation des ressources en eaux souterraines. Dans ce contexte, la solution aux problèmes d’alimentation en eau la plus couramment utilisée repose sur des systèmes de récupération des eaux de pluie sur les bâtiments. L’eau de pluie tombe sur les toitures de tôle, s’écoule dans les gouttières, avant d’être stockée dans des réservoirs. Cette eau est ensuite utilisée pour boire et cuisiner. Mais depuis quelques années, les périodes sans pluie sont de plus en plus longues.
À la fin août 2023, une équipe de deux étudiants et quatre chercheurs·seuses se sont rendu sur place afin de documenter et contribuer à la reconnaissance des ressources en eau, leur protection et leur utilisation durable pour les populations. Durant leur séjour, l’équipe du Geotop a travaillé avec le Department of Water Ressources du Vanuatu à établir localement des bases solides en hydrologie et en géochimie isotopique, afin de répondre à ces questions. Un effort particulier a été porté à la formation sur place : bases en géologie, hydrogéologie, hydrologie isotopique, techniques de pompage d’essai, pratiques de mesure de débits de rivière, mesures de radon, mesures de pH et d’alcalinité et échantillonnage de l’eau de surface. Cette mission a permis de récolter des centaines d’échantillons. Ces échantillons permettront de brosser un bon portait des ressources en eau. Ces données seront essentielles pour la compréhension du cycle de l’eau et pour la protection des ressources. Les résultats obtenus seront présentés à la communauté en mai 2024.
Mission scientifique au Vanuatu (12 octobre 2023, Actualités UQAM)
Le projet Urgence eau de la Chaire stratégique en hydrologie urbaine au Vanuatu (29 septembre 2023, Moteur de recherche, ICI Radio-Canada)
Un verre d’eau bien fraîche (15 août 2022, Le Devoir)
Dans les médias
Mission scientifique au Vanuatu (12 octobre 2023, Actualités UQAM)
Le projet Urgence eau de la Chaire stratégique en hydrologie urbaine au Vanuatu (29 septembre 2023, Moteur de recherche, ICI Radio-Canada)
Un verre d’eau bien fraîche (15 août 2022, Le Devoir)